|
|
Un conte
L'histoire de Dragon Vert
|
|
Il
était une fois, dans un pays lointain, un peuple de petits hommes
heureux de vivre dans leur vallée verdoyante. D’un côté de cette
vallée, une haute montagne abrupte et aride qui les protége du vent du
nord, de l’autre, une colline ensoleillée toute la journée, on peut
voir les chèvres et les vaches paître paisiblement à l’ombre des
cerisiers en fleurs. L’herbe est grasse et tout pousse facilement dans
cette terre riche. Un joli ruisseau s’écoule en son milieu, tantôt
chantant, tantôt roucoulant. Il vient de là-bas le joli ruisseau, tout
là-haut au bout de la vallée. Un éboulement de gros rochers empêche nos
amis de passer par là, mais lui, le joli ruisseau, passe où il veut
entre les cailloux. Il dévale la pente douce, arrose les petits jardins
devant des maisonnettes en bois et poursuit son chemin au bout de la
vallée.
Ah, ce bout de vallée ! cet espace vers l’inconnu !
personne ne l’a jamais vu. On dit qu’il existe un grand ruisseau, très
large et très bleu qu’on appelle la mer, on dit que la montagne se
jette dans la mer, on dit beaucoup d’histoires le soir à la veillée
mais personne n’a pu s’aventurer de l’autre côté de la vallée à cause
de DRAGON VERT.
Dragon vert vit dans une grotte cachée dans le
flan de la montagne, juste au bout de la vallée. Il garde le passage et
chaque fois qu’un habitant essaye de passer devant la grotte, il sort
en claudiquant d’une patte sur l’autre, lourdement mais vivement. Il
ouvre sa grosse gueule et lance d’immenses flammes rouges, bleues,
jaunes dans un bruit infernal d’ouragan en dévastant tout autour de lui. Malheur à celui qui se trouve sur son passage, car dragon vert brûle tout se qui passe à sa portée.
Dans
ce village si tranquille habite Pékù, c’est un garçon intelligent et
très curieux. C’est pour cela qu’il voudrait bien voir ce qui se passe
au bout de la vallée. Les histoires de grandes personnes ne l’intéresse
pas, ce qu’il veut lui, c’est découvrir le monde et les habitants. Il
paraît qu’il y a des hommes très grands, des hommes noirs et même des
blancs, lui il est plutôt jaune avec des yeux bridés. Tout cela
l’intrigue, et sa colère monte contre Dragon vert qui les empêche de
passer.
Comme tous les enfants, Pékù se rend tous les matins au
ruisseau y puiser l’eau dans un grand seau. Il en profite pour observer
le monstre. Celui-ci ne quitte son refuge que pour griller quelques
herbes ou quelques animaux et s’en régaler avant de retourner à sa
tanière. Il ne va jamais bien loin, en tout cas jamais assez pour
espérer passer sans être vu près de lui.
Un matin, Pékù
s’approche un peu plus que d’habitude et voit son ennemi pointer le
bout de sa gueule derrière le rocher, les naseaux s’écarquillent, les
mâchoires s’entrouvrent, un bout de langue se montre puis la pointe
d’une flamme. Pékù retient son souffle. Un œil apparaît puis les deux
yeux se tournent vers lui. La peur lui sert le ventre et sentant la
chaleur des flammes qui commencent à fuser, il prend de l’élan et lance
le contenu du seau qu’il vient de remplir dans la gueule du monstre.
Un
crépitement sinistre se fait entendre, Péku ne bouge pas. Il ne peut
pas, la peur l’en empêche. Un raclement de gorge le réveille soudain de
sa torpeur et il n’en croit pas ses yeux : l’énorme dragon vert tousse
et crache des nuages de fumée noire et supplie : - « de l’eau, de l’eau » Pékù récupère son seau, le remplit vivement et jette à nouveau toute l’eau dans la gueule du monstre. - « Merci, merci Pékù, tu viens de me rendre un fier service. - Mais tu parles dragon ? -
Eh oui, et c’est même pour cela que j’ouvre la gueule chaque fois qu’un
homme passe. Malheureusement, chaque fois ce sont des flammes qui
sortent et je ne parviens pas à me faire comprendre. - Pauvre dragon, comme tu as dû souffrir tout seul dans ta grotte ! - Oh oui Pékù. Veux tu devenir mon ami ? - Mais bien sûr et si tu veux je t’emmène avec moi parcourir le monde.
Et c’est ainsi que Pékù et dragon vert s’en allèrent à la découverte de l’univers.
Mais
les petits hommes de la vallée restèrent sagement dans leur village
merveilleux ; ils racontent encore le soir à la veillée l’histoire de
Péku et du dragon vert. | | |