La stratégie de Yamamoto: écraser les forces ennemies
Alors
que la plupart des dirigeants militaires japonais prônaient une
attitude défensive face aux États-Unis, Yamamoto voulait écraser les
forces ennemies dès le départ pour après avoir le champ libre: pour
cette raison, il conçoit une attaque sur Pearl Harbor, la base
militaire américaine ou était entreposé une grande partie de leur
flotte du Pacifique.
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Un Zero survolant
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Pour
cela, il s'est basé sur l'attaque, opération Judgment, du 11 novembre
1940 mené par les Britanniques sur le port de Tarente et où le
porte-avion Illustrious a envoyé 21 avions en deux vagues pour mettre
hors combat 3 navires italiens.
Yamamoto prépare donc
une force, sous les ordres de Chuichi Nagumo comprenant: 6 porte-avions
(Kaga, Akagi, Hiryu, Soryu, Zuikaku et Shokaku) transportant 450
appareils, 5 croiseurs, 9 destroyers, 3 sous-marins pour éclairer la
voie et 8 pétroliers pour le ravitaillement. L'attaque est prévu pour
le 7 décembre à l'aube, le 7 étant un dimanche et donc tout est
tranquille.
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Le port en flammes
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En
plus de l'aviation, plusieurs sous-marins de poche sont transportés par
de gros sous-marins pour compléter l'attaque. Le 22 novembre, les 31
navires sont réunis dans une des baies de l'île d'Etorofou, dans les
Kouriles.
Le 26, la flotte appareille et suit le 42e
parallèle vers l'est puisque le secteur est souvent dans le brouillard.
Les Japonais avaient des espions sur l'île qui, par un code lumineux
simple relayé par un sous-marin croisant au large, donnaient la
position des navires de guerre ainsi que tout départ ou arrivée.
Le
2 décembre, en mer entre les Kouriles et Hawaii, l'amiral Nagumo reçu
le message codé convenu: Escaladez le mont Niitaka, qui lui signifiait
d'attaquer les Américains à Pearl Harbor.
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L'USS West Virginia en feu
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Les
Américains avaient réussi à décoder les messages entre diplomates
japonais et donc, lorsque le 6 décembre les négociateurs japonais à
Washington reçurent des instructions en 14 points leurs disant de
rompre toutes négociations, ils savaient que la guerre allait éclater,
mais ils n'ont rien fait.
De plus, les Américains
croyaient, vu les concentrations de troupes présentes, que les Japonais
allaient attaquer les îles du sud et la Malaisie ; ils ne croyaient pas
à une attaque dirigée directement contre leurs bâtiments. Mais il
n'empêche que Pearl Harbor avait reçu un avertissement de guerre
imminente, mais les généraux sur place ont pris des dispositions
anti-sabotage qui les ont fait rassembler les avions pour mieux les
surveiller.
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L'Arizona en feu
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7 décembre 1941 à 6h00: l'attaque sur Pearl Harbor
Le
7 décembre à 6h00, à 370km de Pearl Harbor, l'amiral Nagumo fait
décoller une première vague de 183 avions (50 bombardiers, 51
bombardiers en piqué, 40 avions-torpilleurs et le reste en chasseurs).
Vers
7h00, un radar américain repère la formation aérienne à 250km, mais
l'information est interprétée comme étant le vol de forteresses
volantes qui était prévu venant de Californie. À 7h50, le premier
chasseur est en vu de Pearl Harbor et à 7h53 il confirmait l'attaque
surprise.
5 minutes plus tard, le contre-amiral Patrick
Bellinger hurlait dans le micro: " Attaque aérienne sur Pearl Harbor.
Ce n'est pas un exercice! "
Une attaque en deux temps
Le matin du 7 décembre 1941, 127 vaisseaux étaient enregistrés au port de Pearl Harbor, dont 94 étaient au mouillage.
Cependant,
les 3 porte-avions Saratoga, Lexington et Enterprise ainsi que 13
croiseurs étaient en patrouille au large. Les Japonais concentrèrent
leur attaque sur les 7 cuirassés (Arizona, Oklahoma, West Virginia,
California, Nevada, Maryland et Tennessee) amarrés deux par deux le
long de l'île Ford; île située au centre de la baie.
L'Arizona
reçu le premier une bombe de 800kg qui fit sauter l'avant alors qu'une
deuxième bombe tombait par la cheminée dans la salle des machines;
brisant le navire en deux et tuant par le fait même 1106 hommes sur une
possibilité de 1500.
L'Oklahoma reçu trois torpilles
sur son flanc gauche, ce qui le fit chavirer, gardant dans son ventre
des matelots qui agonisèrent dans le noir pendant 17 jours.
Le
West Virginia et le California reçurent des torpilles aussi et ils
auraient chaviré si ce n'avait été de leurs matelots qui s'efforcèrent
de les redresser. Le Nevada reçu une torpille et deux bombes mais resta
à flots.
Le Maryland et le Tennessee ne subirent que
des dommages légers et 15 jours après ils étaient prêts au combat avec
le cuirassé Pennsylvania qui était en cale sèche lors de l'attaque. En
plus des cuirassés, les avions japonais endommagèrent 3 croiseurs et 3
destroyers.
À 7h15, la deuxième vague d'avions
décolla des porte-avions japonais. Cette deuxième vague était composé
de 54 bombardiers, 80 bombardiers en piqué et 36 chasseurs. En plus de
compléter la première vague, elle concentra son action sur les
installations de l'île Ford, sur les quais d'hydravions et sur les 2
bases aériennes détruisant ainsi 65 appareils.
L'amiral
Nagumo se refusa à envoyer sa première vague pour une deuxième passe,
estimant que les défenses seraient établies et il mit donc le cap au
nord pour rentrer à la base vers 13h00. La deuxième attaque par
sous-marins fut pour sa part un échec total parce qu'entre autres la
surveillance était trop forte.
Bilan: 2403 Américains tués et 1178 blessés contre 29 avions et 55 aviateurs du côté Japonais
Lors
de leur retour, l'un des sous-marins transporteurs, I-170, fut coulé
par un appareil de l'Enterprise. 50 minutes après que le premier
bombardement, les diplomates japonais remettaient la déclaration de
guerre officielle. 2403 Américains furent tués et 1178 blessés contre
29 avions et 55 aviateurs du côté Japonais. Dans leur attaque, les
Japonais n'ont pas inclus la destruction des réservoirs de carburants
qui aurait immobilisé la flotte.
En définitive, les
Américains perdirent 2 cuirassés et durent réparer les 6 autres, mais
ils restèrent fort de leur trois porte-avions (Lexington, Saratoga et
Enterprise) et du restant de leur flotte de 44 destroyers, de 16
croiseurs et 16 sous-marins. De plus, le chef des opérations navales,
le vice-amiral Stark, fit repasser le canal de Panama à une partie de
sa flotte d'Atlantique incluant le porte-avion Yorktown.
L'attaque
eu deux impacts majeurs: l'attaque surprise unifia tous les Américains
dans un but de revanche et les stratèges américains durent modifier
leurs plans d'attaque en fonction du restant de la flotte, soit compter
entièrement sur les porte-avions pour faire la bataille (un succès).
Cette attaque a beau avoir démoralisé les Américains, avoir fait
d'énormes dommages à la force militaire américaine, elle fut la piqûre
qui réveilla le géant américain.
Cette attaque provoqua
un énorme mouvement patriotique en Amérique, ce qui les fit entrer dans
la Seconde Guerre mondiale avec une plus grande envie de vaincre que
toutes les autres armées du monde qui commençait à s' épuiser due au
conflit qui s'intensifiait (surtout en Europe). Grâce à leur
détermination et à leur énorme puissance économique, les Américains
furent ceux qui changèrent le cours de la guerre, en montrant au monde
entier que cette attaque n'avait rien fait d'autre que de les réveiller.